Phillip Dennis Ivey est considéré par beaucoup comme le meilleur joueur de poker. A l’aise dans toutes les variantes et tous les buy-ins, cet homme d’affaires du jeu est aussi capable de traverser l’Atlantique dans son jet privé pour aller jouer au craps.
Biographie du joueur
Les jeux
[pullquote]Ses paris sportifs sur les Lakers ou les Bulls sont parfois gigantesques, ses sides bets aussi.[/pullquote]Ce passionné de poker est surtout un fan des cartes et plus généralement un amoureux des jeux d’argent. Il a commencé à jouer à l’âge de 17 ans grâce à une fausse carte d’identité. Quand il joue, c’est uniquement pour disputer les plus grosses parties. En tant que VIP, il fait ouvrir des tables spécialement pour lui. Souvent, des amis sont avec lui quand ce n’est pas son conseiller/homme à tout faire qui l’escorte dans ses périples aux USA et à l’étranger. Ses paris sportifs sur les Lakers ou les Bulls sont parfois gigantesques, ses sides bets aussi. Lors du main event 2009, Andy Bloch lui a offert une cote de 99:1 pour une victoire dans le main event (avec 2500 joueurs encore en course). Il n’avait pas fallu plus de 2 secondes avant que 20.000 $ ne sortent de sa poche. Pour l’anecdote, il avait alors atteint la table finale du tournoi mais avait fini 7ème, une place qui permettait à Bloch d’économiser 2 millions de dollars.
Sa carrière en tournoi
En 1999 (il a alors 23 ans), il remporte son premier titre de champion du monde. Trois ans plus tard, il gagne 3 bracelets lors de ces mêmes WSOP et l’année suivante, il est éliminé aux portes de la table finale du main event par Chris Moneymaker, le futur vainqueur. En 2009 il atteint cette finale, il y avait cette fois près de 10 fois plus de participants (6.494). Il possède à ce jour 9 bracelets WSOP mais aussi un bracelet sur le World Poker Tour où il a atteint neuf fois la finale. Son titre dans le 250.000 $ NLH lors de l’Aussie Millions 2012 pour 2 millions de dollars de gains montre qu’il est à l’aise partout. Qu’il s’agisse de petits ou de gros buy-ins, le principal est de bien jouer et gagner.
Le cash game
Dans les parties de cash game, Phil Ivey montre toute son intelligence de jeu. Il maîtrise toutes les variantes et les pratique à un très haut niveau. Il est régulier des tables de la Bobby’s Room du Bellagio de Las Vegas qui propose de jouer avec des mises de 4.000$/8.000$. Macao est aussi une scène qui l’attire régulièrement. Ses records de gains sont secrets mais la plupart d’entre eux proviennent du cash game. Lors d’une mémorable session de plusieurs jours, il avait empoché plusieurs millions de dollars avec d’autres joueurs contre un riche banquier (Andy Beal). Le butin avoisinait pour les gagnants la bagatelle de 16 millions de dollars. Quand Ivey se déplace pour jouer un tournoi, il ne vient pas que pour ça et s’assure toujours de savoir si de grosses tables seront ouvertes.
Toujours une bonne lecture
Jouer encore
Quand il est éliminé d’un tournoi, il peut lancer une partie de cash game high stakes comme vous pouvez le constater dans cette vidéo tournée durant les WSOP. Son adversaire n’est autre que le français David Benyamine et les sommes engagées sur cette parties peuvent atteindre à chaque main ce que le vainqueur d’un event des championnats du monde peut espérer gagner.
Sa faiblesse aux tables
Il l’explique lui-même. Personne n’est parfait et quand bien même on est considéré comme le meilleur au monde et qu’on porte le surnom du Tiger Woods du poker, un titre parfois assez critiquable au passage, on peut avoir des lacunes. De son propre aveu, il miserait “trop vite, sans prendre en compte tous les paramètres d’une situation“.
IveyPoker et Full Tilt, ses business
En dehors des tables, Phil est un businessman aguerri. Membre du Team Pro Full Tilt pendant longtemps quand ce site était encore indépendant et n’avait pas connu de scandales (FTP a été racheté par Pokerstars en 2012), il était l’une des têtes de gondole de l’enseigne et ce poste lui rapportait près d’un million de dollars par mois.
Depuis qu’il a quitté le navire, il s’est concentré sur un projet personnel qui porte d’ailleurs son nom. Il s’agit d’une application poker. Pour le moment, IveyPoker est disponible sur Facebook. Mais à y regarder de plus près, il s’agit ni plus ni moins d’une pale copie d’un Zynga Poker. Le but non-avoué de cette app est assurément de lancer plus tard un logiciel de poker proposant de jouer en argent réel dans le monde puis aux États-Unis quand le poker en ligne sera régulé.
Pour faire la promotion du site, un Team IveyPoker a été créé. Il comprend un grand nombre de pros américains et européens à l’image de Greg Merson (champion du monde 2012), Patrick Antonius, Cole South, Jennifer Harman, Andrew Lichtenberger, Dan Smith, Aaron Jones et bien d’autres encore.
L’homme
Le plus bankable
Le nom Ivey est synonyme de buzz. Quand une partie est filmée, les vidéos les plus vues une fois publiées en ligne sont celles où il apparaît. Des émissions comme High stakes Poker resteront comme les plus intéressantes pour toute une génération.
Phil est aussi l’un des seuls qui peut se targuer de posséder une room à son nom. L’Ivey Room avait ainsi vu le jour en mai 2010 à l’Aria Resort de Las Vegas.
Balla
Des bouteilles de champagne à 5.000€, des villas toujours plus grandes, des déplacements en jet privé, la star ne se refuse rien. Le terme balla pour “baller” désigne quelqu’un dont l’argent n’est pas un souci. Il désigne surtout quelqu’un qui aime se faire plaisir. En cela, Ivey fait partie de cette catégorie.
Buhdda bar in Paris was amazing. Good environment and great food. I need one of these statues in my house! pic.twitter.com/QLvZaQNylo
— Phil Ivey (@philivey) October 21, 2013
Voici par exemple une de ses propriétés à droite. Celle-ci est située au Mexique.
La presse people s’en mêle
Parmi les joueurs qui font les titres de la presse spécialisée pour leurs paris idiots, leurs gros gains ou encore leurs pertes abyssales, Ivey est celui qui attire le plus les regards, surtout ceux indiscrets.
Son divorce avait fait grand bruit. Les documents liés à la séparation, les sommes et les déclarations des deux parties s’étaient même retrouvés sur TMZ. Une autre fois, lors d’une virée à Londres dédiée cette fois au Punto Banco, il avait amassé plus de 7 millions de livres. Le casino n’avait pas souhaité le payer. Ce qui ne devait pas fuiter de l’établissement de jeux s’était une nouvelle fois retrouvé dans les colonnes de la presse spécialisée mais aussi dans celles des autres médias plus sulfureux. Voici ce qu’on peut trouver sous le tag Ivey dans le Huffington Post.
Etat civil
Phillip est né le 1er février 1976 à Riverside en Californie. Il a été marié à Lucietta pendant plusieurs années avant de divorcer. Il n’a pas d’enfant. Il voyage sans cesse et n’a donc pas de résidence attitrée. Celle de Los Cabos au Mexique semble cependant être son port d’attache.
Conclusion
Génie du poker, flambeur à succès, Ivey continue de subjuguer les observateurs lorsqu’il joue et d’effrayer ses adversaires. Tous ont peur de lui, même les professionnels. Ses yeux sont capables de déceler la moindre faille dans votre système physique et mental. Certains se demandent même s’il n’a pas un edge sur le sabot tant il donne l’impression d’être capable de voir à travers les cartes et d’anticiper celles à venir pour rendre des lectures précises et parfois incroyablement compliquées.
Sources :
Bio officielle
Article du Wall Street Journal sur ses records de gains
Article du Daily Mail sur les accusations de triche
Vidéo réalisée par ESPN sur la controverse du Crockford’s Casino